Naissance d'un barbare

Chapitre I


Toc toc toc !!!

C’est par trois fois que de son énorme main le barbare frappa la lourde porte de l’auberge la plus réputée des terres de Kedok.

« Ouvrez !! » beugla-t-il

Ayant le sommeil léger, ne dormant que d’un œil de peur de se faire cambrioler, l’aubergiste ne mit pas longtemps à se réveiller suite au vacarme causé par le malotru qui frappait à la porte de son auberge.
Dehors, il faisait nuit noire, pas un seul bruit aux alentours mais, seul, cet homme allait réveiller toute la forêt et rompre le silence presque magique qui régnait ici.

Ouvrant sa fenêtre, puis basculant son volet, l’aubergiste lança, presque en chuchotant :

« Que me veux tu guerrier ?! »

« Ouvre dont cette porte tavernier que je leste ta taverne de deux ou trois tonneaux de bière. Et une bonne cuisse de dragon ne serait pas pour me déplaire. »

« Va t’en, ne vois tu pas que nous sommes fermé ! Tu viens réveiller les braves gens au beau milieu de la nuit pour venir te saouler, n’as tu donc point d’honneur ??!! Reviens dans quelques heures et cette porte te seras grande ouverte mais pour l’instant, je n’ai ni le temps, ni l’envie de venir te servir alors va t’en !! »

Claquant le volet de sa fenêtre, l’aubergiste alla se rendormir lorsqu’une secousse fit trembler toute la maison, suivit d’un bruit sourd provenant du rez de chaussée.

La femme du tavernier ainsi que ses deux enfants furent réveillés par la déflagration.

« Chérie ! Que se passe-t-il demanda la dame encore sous le choc. »

« Rien, rendors toi je vais descendre voir ce qui se passe, certainement un tonneau qui c’est renversé. »

Passant par la chambre des enfants pour les rassurer à leurs tours, l’aubergiste pris ensuite la direction du rez de chaussée d’où émanait une forte odeur de poussière.

Arrivant au pied de l’escalier, il constata l’ampleur du désastre. Le barbare avait littéralement enfoncé la porte, pour se retrouver, coude et épaules en sang au milieu de la pièce.

« Satané porte, plus solide que je ne l’imaginais !! »

« Que .. mais que … qu’avez-vous fait ? » réussit à répondre le propriétaire des lieux, presque tétanisé par ce qui venait d’arriver à son auberge.

Puis reprenant ses esprits, celui-ci devint furieux.

« Pauvre fou ! Mais pour qui vous prenez vous donc, rendez vous compte de ce que vous venez de faire !!!!! Savez ce que ma coûté cette auberge ?!! Elle est toute ma vie et toute ma fortune !!!!! »

Un bruit de pièces parvint aux oreilles bourdonnantes du vieil homme

« Ton auberge, je te la repaye, et je te prends tout ce que tu as comme bon vin, comme bière et comme nourriture l’ami, alors cesse de geindre et sert moi ! » dit le barbare

« Il en est hors de question vous m’entendez !! Sortez de chez moi sur le chant !! Ou sinon … »

En un éclair l’imposant guerrier avait tiré son épée de son fourreau et la lui pointa sous le nez.

« Ou sinon quoi hein ?!! Tu vas faire quoi ? …. Ne serais tu pas assez bon pour aider une triste personne à accomplir quelques unes des seules choses qui pourraient lui rendre le sourire ? »

Il baissa son épée et la rangea.

« Désespéré !! Vous ?! Vous êtes plutôt fou !?! »

« Qu’importe l’ami, fou ou désespéré, tu te doit de me servir ! »

« Puisque cela tiens de mon devoir, je veux bien vous servir … » annonça l’aubergiste

« … mais vous payerez tout ce qui se trouve ici au double de son prix habituel ! »

« Très bien l’ami, alors apporte moi une bonne cuisse de dragon ainsi qu’une bonne choppe de bière naine ! »

Allant chercher un tonneau de bière, puis le ramenant, prenant un choppe où il y versa le précieux liquide, le tavernier s’en alla ensuite dans les cuisines,

« Je m’en vais vous préparer ce que vous désirez, tachez de rester tranquille ou vous n’aurez pas le droit à un deuxième service ! »

Au même instant, sortant de la pénombre et descendant les escaliers à pas lents, la femme du tavernier s’approcha du barbare. Visiblement moins touché que lui par les dégâts causés à son auberge, elle pris un lourd tabouret et vint s’asseoir à côté de CheepHunter.

D’un sourire elle lui demanda :

« Que vous arrive-t-il monsieur le guerrier ? »

Surpris d’une telle attention portée à son égard le barbare sourit à son tour.

« Laissez moi vous conter mon histoire chère madame … »

Chapitre II

« Mon père, Alfinrel, était un berger respecté dans son petit village. Cependant, il avait semblait-il un gros problème. Bien qu’ayant donné la vie à cinq enfants, il n’en obtint que des demoiselles.

Désireux d’avoir un héritier, un fils qu’il pourrait éduquer, de manière à ce qu’il suive ses pas et devienne un bon berger, il décida, d’adopter un enfant … »

« Pourquoi ne pas avoir réessayer d’avoir un enfant en faisant confiance au ciel pour qu’il leur accorde la naissance d’un fils ?! » l’interrompit-elle

« Tu es bien impatiente ! » dit le guerrier

« Excuse moi, continu. »

« Donc je reprends là où j'en était, … alors mon père décida d’adopter un enfant car, son manque de confiance envers les cieux d’une part et sa vieillesse d’autre part lui laissaient croire qu’il n’aurait pas plus de chance lors d’un sixième essai. Il décida donc d’adopter un jeune homme, et je fus l’heureux élu.

Bien que n’ayant alors que deux mois et étant d’une constitution plutôt frêle pour un nouveau né, il décida de m’adopter et de miser sur mon avenir, ce qu’il doit regretter s’il m’entends de là où il est maintenant mais bon …

Donc comme je l’ai déjà dit, il m’adopta.

C’est ainsi que commencèrent les plus belles années de ma vie. Entouré d’une mère ô combien gentille et bienfaisante ainsi que de cinq sœurs, je te laisse imaginer qu’elle fut mon chouchoutement et tout les autres privilèges auquel j’eu droit durant mes premières années.

Cependant, dès l’obtention de mes sept ans, mon père vint me trouver un soir et me dit, qu’à partir de maintenant, il aurait besoin de mon absolu dévouement, et que pour moi, ce serait le début d’une nouvelle vie. Curieux comme peut l’être tout jeune homme à cet âge là, je commençai donc à exercer ma nouvelle fonction « d’apprenti berger » auprès de celui que je nomme à présent, et à juste titre je le pense, mon père.

Mes premières années à ces côtés me firent un bien fou et j’appris beaucoup grâce à lui car il était un homme d'une très grande sagesse tu sais ! Mais comme tout homme, il n’était malheureusement pas immortel et un jour, ce brave parmi les braves quitta les siens. Je n’avais alors que quatorze ans …

Chapitre III

« C’est ainsi, qu’un beau matin, je décidai de prendre le peu d’affaires que j’avais et de partir.

Trop jeune pour m’occuper du bétail, rajoutant une assiette à table au repas du soir, je me sentais coupable de ce destin tragique qui allait toucher notre famille et je parti donc, résolu.

Mon départ ne serait pas un adieu mais une nouvelle vie qui débute.

C’est donc dans la tristesse et les larmes que je quittai le foyer, sans même un « au revoir », sans même un « merci ».

Vagabond pendant tout un temps, je déambulais à travers déserts, forêts et montagnes, mangeant ce que la nature pouvait m’offrir, et profitant des merveilles du Ciel et de la Terre.

Cependant, un jour, au détour d’un chemin poussiéreux bordant un flanc de montagne, je découvris, au loin, de la fumée émanant d’un petit toit en chaume.

Mes réactions les plus primitives ayant étés misent à nue par ce vagabondage incessant, je m’approchai lentement, le plus discrètement possible (après quelques heures de marche) de cette petite maison d’argile lorsque …

BOuMMMM !!!! Je tombai inconscient au sol

…

Le réveil fut tout aussi brutal, un violent maux de tête me sorti instantanément du sommeil profond dans lequel j’étais plongé.

Première découverte, je disposais d’un lit, ce qui ne m’étais pas arrivé depuis belle lurette. En regardant autour de moi, je m’aperçu que, cette maison, où je me trouvais actuellement, était meublé de manière remarquable. On pouvais y apercevoir un très grand buffet, ainsi qu’une très belle table faite de bois massif, et, chose rare, il y avait un secrétaire, posé dans un des coins de la pièce, bordé d’un imposante bibliothèque avec des ouvrages plus épais les uns que les autres.

Tout à coup, la porte se trouvant au fond de ce qui devait être l’unique pièce de cette bâtisse, s’ouvrit. Une jeune femme, se tenait là, grand sourire aux lèvres, tenant dans ces bras un énorme panier rempli de divers fruits et légumes.

Voulant me relever pour saluer cette demoiselle qui m’avait, bien que rudement, accueilli dans son antre, je fut pris d’un terrible vertige qui fini par me faire chuter au sol. Puis me ressaisissant je me relevai et parvint à sortir un « Bien le bonjour Mademoiselle ».

« Bonjour jeune homme » me répondit-elle.

Je ne le savais pas encore, mais ce furent les seuls mots que nous échangerions …