Ce fut le jour du solstice d’été que tout changea. Lorsque Samildanach se réveilla ce matin là, il sentit aussitôt que quelque chose avait changé. Après s’être lavé et étiré durant de longues minutes, il revêtit son armure et rangea son épée dans son fourreau de cuir rouge. C’est en faisant ce geste pourtant anodin qu’il s’en rendit compte : il lui manquait quelque chose. Il réfléchit pendant quelques minutes et la réponse lui vint telle un coup de masse : son ardeur à se battre aux côtés du Prince Herbert n’était plus. Il s’assit à même le sol, surpris, et s’interrogea.
Pourquoi ne voulait-il plus se battre aux côtés d’Herbert, pourquoi ne voulait-il plus défendre les valeurs que le Prince prônait ? Et surtout : Pourquoi ne sentait-il plus en lui cette envie de vivre ?
Dans l’espoir que sa réponse lui viendrait d’elle-même, il décida de partir en chasse et de profiter du soleil matinal et de son agréable contact sur le visage endormit.
Mais lorsqu’il fut sortit du fort et s’aventura dans la plaine dite des Dragons, aucunes des sensations qu’il connaissait et auxquelles il avait l’habitude ne l’assaillit. L’excitation ne le gagna pas lorsqu’il aperçut au loin quelques dragons joutant à coup de flammes longues de quelques dizaines de mètres. Au lieu de cela, plus que jamais un sentiment inconnu l’envahit à nouveau, ainsi que cette lassitude de la vie.
Après avoir occis quelques dragons, il alla s’assoire au pied d’un arbre et observa dans le lointain. Un homme s’avançait vers lui, tout ce qu’il distinguait pour le moment était sa démarche assurée et la forme longue et effilée à son côté. Lorsqu’il fut suffisamment prêt Samildanach compris les intentions de ce jeune homme et se leva d’un bon, juste assez tôt pour parer le coup que son agresseur lui porta. Le coup que Samildanach lui asséna ensuite lui décrocha la tête qui alla rouler et s’arrêta contre une racine. Le corps resta debout un moment et s’écroula avec le coup de pied que le guerrier mit dedans.
Aussitôt, voyant le sang gicler de la base de ce qui était avant une tête. Voyant le cadavre s’écrouler. Voyant le crâne détaché du reste du corps, Samildanach compris ce qui avait changé : ses idéaux n’étaient plus, ils avait étaient remplacés par une soif de sang que la vie ne rendait que plus intense. Il sentit alors une vague de chaleur l’envahir, et compris alors.
Il venait d’accomplir sa renaissance, pervertit par le sang, assoiffé par la vie, il se dirigea vers la ville la plus proche, afin de débuter sa nouvelle vie, un sourire en coin.